الاثنين، 28 مايو 2012

على ذمّة صحفي فرنسي: النهضة تدرّب ميليشيات مسلّحة!

Nicholas Beau (*)
Solitude au Palais de Carthage

Moncef Marzouki a pris du poids. Mais ce poids là n’est pas politique, plutôt de la mauvaise graisse. L’opinion tunisienne le surnomme « le Tartour » (le polichinelle); son mouvement, « le Congrès pour la République » (CPR), est éclaté, sans visibilité ; son frère ennemi au sein de la troïka, Ben Jaffaar, est adoubé par le nouveau président français, François Hollande, qui lui a adressé un coup de fil apèrs sa victoire aus Présidentielles.
Même au Palais de Carthage, le personnel s’est mis en grève. Un Président qui ne sait faire régner l’harmonie dans ses arrières cuisines peut-il prétendre jouer un rôle dans la recomposition politique de la Tunisie ? Sans doute pas…
Opposant irréprochable que j'ai connu à Paris pendant les années Ben Ali, Moncef Marzouki a eu l’extrême courtoisie de m’inviter au Palais de Carthage. Quelle étrange expérience de franchir les grilles de la superbe demeure présidentielle. Le chauffeur de taxi a paru pétrifié quand je lui ai demandé de me déposer devant la Présidence. Sa voiture a pilé net et j’ai du parcourir à pied les trois cent derniers mères qui me séparaient de la guérite présidentielle. Le garde qui m’a conduit jusqu’aux bureaux du président Marzouki, lui, n’a pas daigné me saluer. Un grognard de Ben Ali ?
L’actuel Président occupe une grande maison, qui domine les superbes ruines. La piscine est vide et quelques toboggans en plastique témoignent des ébats, hier, du petit Ben Ali. « Je vais vendre une partie des Palais de la Présidence, il faut relancer l’économie tunisienne ». Le président Marzouki est passionné, sincère ; il parle beaucoup, sans s’interrompre, ne sollicite pas l’adhésion, ni ne cherche pas à sonder son interlocuteur.
Raide en son Palais, soutenu par les islamsites comme la corde sotient le pendu, Moncef Marzouki croit qu’il gouverne la Tunisie. Comme hier, les bruits du dehors ne parviennent pas jusqu’au Palais de Carthage.

Nahda à marche forcée.

Les islamistes veulent faire vite désormais. L’opposition est fragmentée, éclatée ? Eux sont prêts. Et viennent d’annoncer des élections pour le mois de mars prochain. Soit neuf petits mois. Cadenassé par une communication millimétrée, le mouvement « Nahda » apparaît de plus en plus comme une forteresse autiste.
Les dirigeants de Nahda se préparent également au pire, une confrontation avec les nostalgiques du Benalisme. Au ministère de l’Intérieur tunisien, certains hauts cadres dénoncent la formation de 10000 à 12000 jeunes militants nahdaouis dans des camps d’entrainement à Khledia, Tataouin et Medenine. Dans la rue, ces groupes vindicatifs imposent déjà trop souvent leurs codes vestimentaires et religieux. Ils sont parfois armés. En effet, fusils et pistolets circulent librement dans le sud de la Tunisie, notamment depuis les heures sombres où des navires qataris, bourrés d’armes pour le CNT libyen, appareillaient à Zarzis dans le sud tunisien. Les fusils, apparemment, se sont pas tous arrivés à destination… Parallèlement, le ministre de l’Intérieur islamiste multiplie les recrutements de fidèles, sans vraie sélection, au sein des forces de l’ordre.
Une veillée d’armes.

Les douze mercenaires de « Beji »

« Comment nous, les élites modernistes tunisiennes, pouvons nous parler au peuple qui vit dans ce pays de l’intérieur islamisé et délaissé depuis si longtemps, trop longtemps ? » Question pertinente, la seule qui vaille pour les anti Nahda, posée par un proche de « Beji ». Syndicalistes comme Taieb Baccouche, technocrates brillants ou anciens ministres, ils sont douze fidèles de l’ancien Premier ministre, Beji Caïd Essebsi, à se réunir régulièrement. Leurs objectifs : reconstruire une opposition divisée et impuissante, mordre sur l’électorat populaire, séduire la frange ouverte des « mauves », l’ex RCD de Ben Ali, et réunir un tiers des électeurs face aux islamistes. Le tout grâce à la personnalité charismatique et au langage populiste du leader bourguibiste. L’âge avance de Beji, qui handicape sa capacité à exercer le pouvoir ? Il serait, à leurs yeux, un atout. Sans avenir, l’ancien ministre de Bourguiba est plus consensuel que jamais.
Hélas, un Beji peut cacher un Ben Ammar. Et pire un Berlusconi ! Des photos qui ont circulé sur le Net ont montré l’ancien Premier ministre dans un grand hôtel parisien, le Georges V, en compagnie du producteur Tarek Ben Ammar et de Silvio Berlusconi. Leur hôte et propriétaire du palace, Al-Walid Ben Talal, est une des plus grandes fortunes saoudiennes. Quelques jours plus tard, Beji était reçu au Qatar par l’Emir et par son Premier ministre : « Nous ne sommes avec personne en particulier, lui aurait confié ce dernier, et nous sommes amis de tout le monde ». Le leader anti Nahda qui cherche des soutiens à Doha et à Ryad, la Tunisie ne tourne plus rond.
Pire, certains murmurent déjà à Tunis que Beji verrait bien comme dauphin le flamboyant producteur de cinéma et de télévision. Après tout, l’ex ministre de Bourguiba connaissait fort bien le père de Tarek Ben Ammar et frère de Wassila Bourguiba. Voici le clan des Tunisois à l’ouvrage. Et quel ouvrage !
Avec quelques millions de dollars, une chaine de télé et un physique de beau gosse, la conquête de la présidence tunisienne serait donc à la portée de n’importe quel revenant, fut-il un ancien soutien du régime de Ben Ali.
Heureusement, le peuple tunisie saura être vigilant !


(*) Nicolas Beau est journaliste et écrivain français. Il est présentement le rédacteur en chef du site d'informations satiriques Bakchich.info. M. Beau a écrit plusieurs ouvrages qui portent sur la Tunisie: "Notre Ami Ben Ali, l'envers du miracle tunisien" (édition La Découverte, 1999), "La régente de Carthage: Main basse sur la Tunisie" (édition La Découverte, 2009) et "Paris et Tunis: Les liaisons dangereuses" (2011).



تعليق مدوّنة محبط جداااا...
نحن في هذه المدوّنة المتواضعة لا نملك أية إمكانيات أو وسائل لتأكيد أو نفي الخبر الذي نقله الصحفي نيكولا بو في مقاله هذا والذي يتهم حركة النهضة بتكوين ما بين عشرة واثني عشر ألف عنصر شاب في مخيّمات تدريب وتسليحهم. كما يتهم السيد علي العريض وزير الداخلية بانتداب أعوان أمن لهم توجّه سياسي نهضاوي. لذلك ننقل هذا المقال بتحفظ شديد وذلك في ظل غياب أية مصادر أخرى تنفي أو تؤكد. كما أننا سنعمل على متابعة هذا الموضوع ونشر أية مستجدات جديرة بالثقة حوله. وأهدافنا من وراء نشر هذا المقال، كمدوّنة مواطنية تعبّر على حجم الإحباط الذي يشعر به جزء من التونسيين بعد "ثورة" 14 جانفي، هي: 

  1. إثارة انتباه الرأي العام مع الالتزام بالتحفّظ والحذر في التعامل مع هذا الخبر: فالصحفي نيكولا بو رجل كتب كثيرا حول فساد نظام بن علي وكشف أسرارا مثيرة حوله في وقت كان فيه العديد من السياسيين والإعلاميين التونسيين المتواجدين على الساحة هذه الأيام يتواطئون معه ومع نظامه. لكن هذا لا يعني أنّ كل ما يكتبه صحيح ولا شكّ حوله. فقد سبق أن نشر السيد بو معلومات في فيفري 2011 حول تعرّض بن علي لجلطة دماغية في السعودية وثبت بعد ذلك خطئها.
  2. دعوة المختصين للتحقيق في الموضوع: إنّ المعلومات التي ينقلها السيد بو خطيرة جدا وتستحق اهتمام الرأي العام وسعي الصحافة المختصة والسياسيين للتأكد من صحّتها أو خطئها وذلك حماية للبلاد من أية انزلاقات محتملة لا تحمد عقباها.
والله من وراء القصد...

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